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Dans le jargon journalistique, une information sous embargo est envoyée en amont, sans pouvoir être diffusée avant une date précise. Chez les artistes, et particulièrement chez les stars internationales, mais aussi dans le rap, une mode de plus en plus répandue consiste à ne pas dévoiler aux journalistes leur disque avant la date de sortie officielle, le vendredi à minuit sur les plateformes, et quelques heures après chez les disquaires.

Ces dernières semaines, le cas s’est posé successivement avec les nouveaux albums de Beyoncé, Taylor Swift, Dua Lipa, Billie Eilish, Shellac (mais c’était une pratique éprouvée chez le regretté Steve Albini) et Charli XCX – excusez du peu pour le casting et l’embouteillage XXL. Certes, la pratique n’est pas nouvelle en 2024, mais elle devient désormais monnaie courante et complique sérieusement le travail journalistique.

Car le temps d’écoutes répétées et de maturation d’une œuvre s’acclimate mal de l’urgence de livrer une chronique le jour J. Pourtant, un avis à chaud ne vaudra jamais une réflexion à froid. D’autant qu’il nous est parfois arrivé de changer d’avis – dans le bon, comme dans le mauvais sens – sur un album à force de l’écouter, sinon de l’apprivoiser.

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Bonjour tout le monde !

yo Presque un siècle après leur création, les super-héros et héroïnes nous fascinent toujours autant, peuplent nos souvenirs d’enfance, personnages troubles de contes de fées ultra dark qui devraient être à des millions d’années-lumière de nous, et pourtant nous parlent intimement. Dans les années 1930, deux maisons d’édition américaines, National Allied Publications (désormais DC Comics) et Timely Publications (Marvel Comics), lancent des périodiques de BD dont les héros sont doubles : ordinaires le jour, dotés de super-pouvoirs la nuit. Ou plutôt : seulement humains le jour, polis,
civilisés, etc, ils embrassent leur part naturelle, leur être duel, dès que le besoin urgent se fait sentir. Culture et nature réconciliées en un seul corps.
 
À l’occasion de la grande exposition Marvel, Super-héros et Cie, qui vient de s’ouvrir à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, à Angoulême, et qui donne à voir à quel point ces “vieux” personnages infusent la culture contemporaine, notre présent et notre inconscient collectif, il est intéressant de voir que nombre de ces héros et héroïnes sont constitué·es d’éléments souvent incontrôlables (la foudre, le feu, la glace) ou de traits animaux (araignée, chauve-souris, chat…). Spiderman, Ant-Man, Wolverine, Black Panther sont autant de super-héros Marvel, alors que chez DC Comics se retrouvent Batman, Catwoman, Batwoman, Raven, etc. Ils et elles n’assument leur part animale que la nuit, cette part qui, aux yeux des humain·es, les ostraciserait, les “dégraderait” au rang de minorité.
 
Les super-héros et héroïnes nous hantent peut-être parce qu’ils et elles représentent un désir, une jubilation, celle d’être entièrement et puissamment nous-mêmes, en même temps qu’une terreur profonde, être montré·es du doigt et rejeté·es comme “anormaux”. Il·elles deviennent ainsi le symbole de toute minorité, de genre, de sexe, ou de race. Si certain·es auteur·rices nous ont récemment confié, lors d’interviews, avoir envie de travailler sur la question animale, ce n’est peut-être pas un hasard, dans un temps où le RN a plus que jamais failli s’imposer. Il faudra lire, dès la rentrée, le très ambitieux et très littéraire essai de Kaoutar Harchi, Ainsi l’animal et nous (Actes Sud), qui établit des parallèles passionnants entre le traitement réservé aux animaux et la colonisation, le patriarcat, le capitalisme, le fascisme. Nous y reviendrons bien sûr dans quelques semaines.
 
Super-héros et Cie, Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, Angoulême, jusqu’au 4 mai 2025.